Sabine Daicamps, l’auteur des « Saints de la Vallée » dont le tome III paraît fin août, réagit à l’attentat dont a été victime le prêtre Jacques Hamel.
Un attentat de trop
Mes mots sont sortis du fourreau
Pour un attentat de trop.
Outrée, révoltée, en larmes,
Si mes mots étaient des armes,
Daesh s’embraserait sous des bûchers de flammes.
Ce matin de pardon de Sainte-Anne d’Auray,
Un vieux prêtre officiait Saint-Etienne du Rouvray.
Mains tendues vers le ciel pour bénir, pardonner
Dans la petite église où cinq fidèles priaient.
Son aube virginale levant le saint calice
Offrant à l’éternel une vie de sacrifices.
Tombé devant l’autel, l’aube maculée de sang
Comme l’agneau pascal, égorgé, innocent.
Jacques, jusqu’au dernier soupir pour servir Dieu encor
A l’heure de la retraite fidèle jusqu’à le mort
Cinquante ans de vous même pour un jubilé d’or
Qu’un don de tant d’amour, de paix, de réconfort.
Un périple si long depuis qu’à Darnétal
Enfant, vous désiriez l’onction sacerdotale
Sous le sceau de l’Église et Rome Pontificale.
Homme de bien, de cœur, bon et toujours sincère
A genoux devant le fanatisme de monstres sanguinaires
Mort en héros, votre nom restera légendaire
En portant le flambeau, le martyre, la bannière
Le ciel vous a choisi pour monter au calvaire.
Cloué au Golgotha,
Jésus implorait pour les générations :
« Père ! Pardonnez-leur !
Ils ne savent pas ce qu’ils font »
Je rengaine mes mots vitriol de colère
Et récite Pater Noster.
Sabine Daicamps
26-27 juillet 2016
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