Je suis très heureux de vous accueillir à cette réunion annuelle de l’IDBE. Après une absence de deux ans à cause de la pandémie, nous pouvons finalement nous réunir en personne.
Malgré les restrictions imposées par la pandémie, l’IDBE a réussi à continuer ses activités, notamment en ce qui concerne la bibliothèque numérique. Nous allons entendre un rapport sur les progrès énormes réalisés pour augmenter le volume des documents dans cette bibliothèque numérique. Je tiens d’emblée à remercier au nom de nous tous le dévouement et les efforts sans cesse de Servane avec ses collègues volontaires et de Gilbert pour la réalisation de ce travail.
Ces efforts sont plus que jamais importants et nécessaires, quand nous voyons les défis auxquelles les minorités ethniques font face actuellement. Plutôt qu’avancer envers une meilleure reconnaissance et protections des droits fondamentaux de ces minorités, nous sommes confrontés par de nouvelles attaques et tentatives d’éliminer les faibles progrès atteint tant bien que mal au cours des derniers décennies. Le sort de la Loi Molac pour renforcer la protection des langues régionales en France est l’exemple le plus frappant de ces attaques. L’adoption de cette loi avait été accueillie avec beaucoup d’optimisme, notamment par les amis de la Bretagne à l’extérieur, en commençant par le Parti Nationaliste Gallois.
Malheureusement cette optimisme n’a pas duré longtemps, avec l’intervention de la Cours Constitutionnelle qui a imposé une interprétation très limitée de cette loi.
Ces revers négatifs et rétrogrades se reflètent également au sein de l’Europe, ou le projet d’intégration européenne doit faire face aujourd’hui à des attaques frontales, notamment suite aux comportements des dirigeants Hongrois et Polonais qui remettent en cause les valeurs fondamentales du projet d’intégration. Bien que les remèdes existent dans les Traités pour contre-carré ces attaques, malheureusement les institutions européennes ont réagi très tardivement . A ceci s’ajoute le fait que la Commission Européenne, qui est la gardienne des Traités, a perdu beaucoup de son prestige et se voit de plus en plus minorée par une croissance du pouvoir intergouvernementale; sans parler aussi du vote à l’unanimité qui empêche l’Union Européenne de jouer le rôle que son poids économique mérité sur la scène mondiale.
C’est bien pour adresser ces défis que la Conférence sur l’avenir de l’Europe a vu le jour au début de cette année ( voir mon entre-filet dans le dernier numéro de l’Avenir de la Bretagne ). Cette conférence a été conçue pour donner une occasion aux citoyens de l’UE de faire entendre leurs voix, et de permettre à des assemblées de citoyens de renvoyer directement à la Conférence, sans passer par le pouvoir étatique central, leurs recommandations. Nous avons vu l’impact très positifs de ces
assemblées notamment en Irlande.
Ce serait une excellente occasion pour que des assemblées, pouvoirs locaux et associations en Bretagne fassent entendre leur voix. J’ai reçu un message du Maire de Evran qui venait de présider une assemblée à Rennes pour présenter des recommandations à la Conférence. Mais à part cela,
jusqu’à maintenant il semble que l’intérêt suscité en Bretagne par cette
Conférence est assez minime…dommage.
Mais il n’ai pas encore trop tard, la Conférence étant sur place jusqu’au Printemps de l’année prochaine. Elle doit présenter ces conclusions et recommandations aux instances de l’Union ( Commission Européenne, Parlement Européen et Conseil Européen ) avant la fin de la Présidence tournante du Conseil Européen, tenu par la France ( 1ier Janvier au 30 Juin ).
Je termine cette brève introduction en remerciant encore une fois tous ceux qui luttent pour renforcer le rôle de l’IDBE, et de faire valoir les aspirations qui ont suscitées son fondateur, Yann Fouéré, à agir. On voit que la lueur d’espoir ainsi crée réunit chaque jour de nouveaux adhérents et sympathisants, à voir le nombres de patrimoine ( archives ) que nous recevons. Le plus réunis et le plus nombreux que nous sommes, le plus fort est notre voix, non seulement en Bretagne, mais bien au sein de l’Europe .